Construit en 1885, le bateau-lavoir du village a été utilisé jusque dans les an nées 1970. Il a subi les conséquences des aléas climatiques naturels de la Seine qui ont nécessité plusieurs reconstructions, notamment après la crue de 1910.
Extrait du Conseil Municipal du 17 avril 1910 :
«Monsieur le Maire expose au Conseil que plusieurs habitants de la commune lui ont demandé de pourvoir au remplacement du bateau-lavoir qui a été emporté par les eaux pendant les grandes inondations de l’hiver dernier.
Il est certain que les raisons qui ont motivé, il y a plus de 25 ans, la création d’un bateau lavoir subsistent avec plus de force encore aujourd’hui ; il n’est donc pas nécessaire d’insister sur la nécessité de ce remplacement. Par lettre ci-jointe, Monsieur Richard D constructeur au Mée demande 1200 francs pour fournir un bateau-lavoir semblable à celui que nous avons perdu.
Le Conseil, après avoir délibéré, reconnaissant qu’il est indispensable de remplacer le bateau-lavoir :
- Autorise le maire à traiter de gré à gré avec un constructeur ou à la fourniture d’un bateau lavoir au mieux des intérêts de la commune.
- Le charge avec M. Lebègue et M. Vulliez de l’examen préalable des plans et devis présentés par ce constructeur.
- Vote le montant de cette dépense accidentelle.
- Et prie la commission départementale pour y faire face en partie d’accorder un secours aussi élevé que possible sur le fonds commun des amendes de police correctionnelles.
Au sujet de cette question, Monsieur le Maire rend compte de la correspondance qu’il a échangée avec ses collègues de la commune du Coudray-Montceaux sur le territoire de laquelle est venu s’échouer la toiture du bateau-lavoir emportée par les eaux. Le maire du Coudray-Montceaux fait connaître que M. Verdier du Plessis-Chenet offre 50 € pour cette couverture et sa charpente : il y aurait d’autres amateurs».
Voici deux cartes postales montrant deux architectures différentes du bateau-lavoir.
Cette carte postale montre le bateau-lavoir en 1908 (le timbre poste) avant la grande crue de 1910. C’est au cours de cette crue que la toiture s’est retrouvée sur la berge du Coudray-Montceaux. Une femme lave le linge, des hommes pêchent… Le « garage » indiqué dans le haut de la carte postale peut être interprété comme un endroit spécifique pour les « batelets ».
Nous n’avons pas de date pour cette seconde carte postale.
Sur cette carte postale, au fond, on aperçoit une femme avec une vache et une brouette avec un baquet contenant le linge mouillé et propre (ou à laver). Cette dame est Mme Blanche Glauden (belle-mère de Mme Humez). Au fond, on distingue la gloriette du château (cela explique aujourd’hui le mur d’angle arrondi qui reste de cette gloriette en bas de la rue du général Clinchant).
Ces deux cartes postales montrent l’intérêt constant à l’époque pour les habitants de Boissettes de disposer d’un bateau-lavoir.
Remerciements
Nous tenons à remercier Mme Réminiac, M. Humez et M. de Montalembert pour leurs témoignages et leur apports documentaires pour la présentation de cet article.
Xavier Daras
En 1963, « le bateau-lavoir est dans un état de vétusté nécessitant son remplacement. Il sera remplacé par une forme de ponton avec une toiture très légère et peu esthétique. Il n’est plus question d’une construction semblable à celle du début du siècle. C’est le déclin définitif et bien logique de l’usage d’un bateau-lavoir à partir de cette période.
En 1966, voici le dernier bateau-lavoir qui n’a plus l’importance et le charme des anciens, il n’est pratiquement plus utilisé. C’est une opportunité de loisir nautique pour les jeunes du village ( ici les enfants des familles Humez et
Ramillon habitant rue Paul Gillon).
Vers le lave-linge
L’usage du bateau-lavoir a disparu en raison de la modernité technique du lave-linge liée à l’arrivée de l’eau courante dans
les foyers. Pour beaucoup, son usage est incarné par « la Mère Denis » qui « en 1975, devient une gloire de la publicité pour
une marque de machine à laver le linge. La vieille lavandière qu’on voit battre le linge dans le petit lavoir du village du Tôt, est l’égérie de la marque de machines à laver Vedette ». Ouest-France du 4 novembre 1975.
L’eau courante dans les foyers est un service assez récent.
«En 1930, seulement 23 % des communes disposent d’un réseau de distribution d’eau potable à domicile. En 1945, 70 % des communes rurales ne sont toujours pas desservies. Il faut attendre la fin des années 1980 pour que la quasi-totalité des Français bénéficient de l’eau courante à domicile.»
Source : https://www.cieau.com/
Remerciements
Nous tenons à remercier Mme Réminiac, M. Humez et M. de Montalembert pour leurs témoignages et leur apports
documentaires pour la présentation de cet article.
Xavier Daras